4 avril 1995
Il fait beau en cet fin d'après-midi sur Lausanne. Un vrai temps de printemps. Une de ces journée qui incite à la flânerie, à se laisser aller. Pourtant, il règne sur Lausanne une atmosphère spéciale. Comme si les gens savaient qu'une des plus belle page du sport lausannois allait s'écrire. Mais revenons de quelques semaines en arrière...
Après avoir outrageusement dominé la saison régulière, le Lausanne HC de Jean Lussier débute les plays-offs en affrontant le EHC Olten alors au bord de la faillite. Une simple formalité que Claude Verret et ses coéquipiers s'empressèrent de remplir. Au tour suivant, ils allaient affrontés le SC Langnau. un tout autre calibre. D'ailleurs lors de l'ultime rencontre face aux souris oltenoises, un grand quotidien romand écrivit: " Lussier prépare les play-off. Les vrais". Comme si ces quarts de finale n’était qu’un simple amuse gueule
Du côté du néo-promu Langnau ,qui s'appelait pas encore Tigers, deux jeunes joueurs. Qui font encore toujours les beaux jours du HC Davos. Deux frères pour être précis.Prenommés Jan et Reto... Et un gardien en devenir: Martin Gerber. Mais malgré ces joueurs de talents, mais encore peu ou pas connu du grand public, les emmentalois ne firent pas le poids face à l'armada vaudoise. Lausanne attend donc de pied ferme leur futur adversaire, le GC Zürich.
À l'époque, le troisième club zurichois après le "Z" et Kloten avait encore l'ambition d'exister et même de fêter une promotion en LNA...Avec des noms tel que Warren Brütsch et autres Hannu Virta, les pensionnaires du mythique Neudorf avaient de quoi faire trembler toutes les équipes. Ce fut le seul club du reste, avec le HC Chaux-de-Fonds, à battre le LHC sur la glace de Malley.
Retour donc en ce mardi 4 avril 1995. Lausanne et le GCZ s’affrontent pour la cinquième et dernière fois dans cette finale. Les données sont simples: le gagnant évoluera en LNA lors de la prochaine saison. A l’époque pas encore de barrage.
Dix-huit heures. Les portes du chaudron de Malley s’ouvre. Le match se jouera à guichet fermé. 11’014 officiellement. Officieusement, c’est une autre histoire. Les virages se remplissent. Le Kop est blindé comme il ne l’as jamais été. Deux,trois par rangée. Plus d’une heure avant le coup d’envoi, les premiers chants se font entendre. Ils ne cesseront que tard, très tard dans la nuit. A peine s’arrêteront t’ils lors des pauses. En face, et c’st pas surprenant, aucun supporters des Sauterelles. Même si la légende veut que la grand-mère de Marcel Kohli (le gardien zurichois)aie été présente.
Vingt heures. Coup d’envoi. Claude Verret fait trembler les filets après 2 minutes et 54 secondes. Une explosion sur le moment. Presque rien par rapport au sept autre réalisation lausannoises de la soirée. On ne la savait pas encore mais Lausanne allait étouffer des zurichois qui ne s’attendait pas à pareil déferlement.
Pourtant après le premier tiers, la partie est tendue. Un à zéro. Mais la seconde période fut bien moins serrée (5-0 après 40 minutes).
Dès lors le dernier tiers ne fût que pur bonheur. Le public, les joueurs, tous faisaient qu’un. Unis pour l’amour du club et du maillot.
Vingts-deux heures et quinze minutes (et quelques poussière). Malley chavire de bonheur. On craque des torches en bas du Kop. Les larmes coulent sur les visages. Le Lausanne HC est en Ligue A. Le reste de la soirée ne peut se conter.
Une année plus tard, le LHC retombait en LNB, vaincu par un HC Chaux-de-Fonds emmené par Philippe Bozon.
Il faudra attendre un certain 10 avril 2001 pour connaître à nouveau l’ivresse d’une promotion. mais ceci est une autre histoire
Chiffres en bref de la saison:
Lausanne, en 36 matchs de saison régulière, en remportât 30. Quatre défaites, dont deux fois Chaux-de-Fonds à Malley et deux matchs nuls. Les vaudois marquèrent 215 buts et en reçurent 100.
En quart de finale et demi-finales, les joueurs du président Jayet ne firent pas de détail face à Olten et Langnau en remportant les deux séries 3-0
En finale, il fallut attendre le cinquième et dernier match pour connaitre le dénouement de la saison